Nos représentations d'Antigone approchent

FOCUS SUR NOTRE ATELIER THÉÂTRE

L’équipe de l’école Saint-Roch a la joie de vous inviter aux représentations de l’Antigone de Sophocle par les élèves de collège,

les 27 et 28 juin prochain,

dans la salle des fêtes de l’église de la Pentecôte,

au 19 avenue de Montrouge, à Bourg-la-Reine (juste à côté de l’école).

Nous vous proposons de nous retrouver

dès 19h30 pour un apéritif dinatoire.

Le spectacle commencera à 20 heures et durera environ 1 heure 30.  

Ces deux représentations sont l’aboutissement d’une année de travail intense et de merveilleux moments d’apprentissage pour nos collégiens

et leur professeur de théâtre, Marc-Olivier Sephiha,  

qui explique sa passionnante démarche dans un entretien que nous vous invitons à découvrir ci-dessous.

N’hésitez pas à diffuser ce message autour de vous et venez nombreux pour applaudir nos jeunes comédiens !

Entretien avec Marc-Olivier Sephiha, professeur de théâtre à Saint-Roch

En quoi l’atelier théâtre de Saint-Roch consiste-t-il ? 

L’atelier-théâtre est né de l’idée lumineuse de Mmes Cassagne et Spiering, respectivement directrice et conseillère pédagogique de l’école, de regrouper tous les enseignements artistiques et sportifs du collège (musique, arts plastiques, éducation physique, etc.), sur une demi-journée hebdomadaire, durant toute une année scolaire, autour d’un même projet théâtral. Or, en tant que comédien, j’ai toujours été passionné par les spectacles mêlant différents arts : on y vise une sorte d’art total où, si l’on a le temps de travailler ensemble, chaque art est porté à son meilleur. Quand elles m’ont proposé de mener cet atelier, j’ai donc immédiatement accepté ! Et je me suis entouré de personnes que j’apprécie beaucoup, qui ont accepté d’intervenir ponctuellement, comme la musicienne Aude Ehrhardt, l’hébertiste (1) Arthur Huguet du Lorin, le pédagogue Guillaume Bousquet – et idéalement, j’aimerais travailler aussi avec un ou une chorégraphe.

Cet atelier se situe donc à la croisée du pédagogique et de l’artistique. Comme je suis à la fois professeur et comédien, cela m’intéresse beaucoup d’établir ces liens entre art et enseignement: mon but est avant tout d’aider les élèves à se déployer sur tous les plans, à mieux s’incarner, c’est-à-dire à relier corps et esprit… Par la pratique de différents arts, les élèves développent, en effet, des capacités essentielles : le travail musical développe notamment l’écoute et la voix ; le travail chorégraphique développe l’énergie, l’habileté et la conscience corporelle ; de manière ludique, le théâtre développe à la fois l’analyse du texte et de ses enjeux profonds, l’imagination, la concentration, la conscience émotionnelle, la confiance en soi ; le travail sur les éléments de décor et de costumes développe la vue et le geste conscients ; le travail de chœur développe le rapport à l’autre, au partenaire et au collectif ; et le fait de préparer des représentations développe le rapport à ceux (le public) dont on anticipe la présence durant les répétitions, et pour lesquels on joue finalement, pour partager avec eux l’imaginaire de la pièce… Bref, les enjeux sont immenses !

C’est dans cet esprit que j’ai monté, l’année dernière, avec les CM2-6e, le Sicilien ou l’Amour peintre, une comédie-ballet, c’est-à-dire une comédie musicale de Molière, chantée, dansée, jouée, et accompagnée d’instruments de musique. Ce fut une première belle aventure, comme un rêve qui devient réalité !

Cette année, vous avez fait le choix ambitieux de monter Antigone de Sophocle avec les élèves de 6e et de 5e. Ces derniers se sont-ils prêtés au jeu ? Ont-ils relevé le défi ?

J’avoue que leur engagement dépasse mes attentes ! Je me disais bien, connaissant déjà une partie d’entre eux, que ce projet de monter Antigone de Sophocle – qui est une des plus belles pièces du monde ! – pourrait les enthousiasmer… Mais je suis stupéfait de voir que non seulement les élèves s’investissent, apprennent leur rôle, leurs partitions, mais apportent aussi des idées de costumes, de mise en scène, et surtout continuent de répéter en dehors du temps de l’atelier, comme me l’a souvent confié leur professeur principal, Mlle Joly-Prévot, qui m’a formidablement secondé, et qui en était elle-même étonnée : dès qu’ils ont un moment de libre, y compris durant les récréations, beaucoup d’élèves répètent leur texte, les chants, la mise en scène, etc. Cela me réjouit, car cela indique que ce travail touche une corde sensible en eux. Quel que soit le degré d’aboutissement du spectacle, ils ressortiront de cette aventure transformés : c’est l’essentiel, à mes yeux !

 

Vous êtes professeur de français et de théâtre, comédien, metteur en scène, mais également formateur à l’Institut libre de formation des maîtres, notamment en Pédagogie de l’attention, et professeur particulier pour les élèves en difficulté ou souffrant de troubles « dys ». Comment décririez-vous la complémentarité entre ces différentes casquettes ?

C’est précisément le développement de l’attention qui réunit tout ! J’ai choisi cet intitulé de pédagogie de l’attention, en raison de mon admiration pour la philosophe Simone Weil, et notamment sa conception de l’école, qui ne devrait servir qu’à une chose, écrit-elle : développer l’attention des élèves, l’attention à soi-même, aux autres, au monde, au réel… Cette faculté d’attention peut se développer par un travail pédagogique, bien sûr, mais aussi en participant à une aventure artistique. D’ailleurs, certains élèves, en difficulté dans tel ou tel domaine scolaire, révèlent de grandes capacités grâce au théâtre, qui réunit, de façon holistique, corps, cœur, esprit et âme. L’attention est à la fois un pré-requis au travail, une nécessité pour dépasser ses difficultés et aller au maximum de ses capacités, mais surtout une finalité : pour aimer la vie, encore faut-il se sentir exister… Pour « aimer son prochain comme soi-même », encore faut-il le percevoir, l’écouter, pouvoir imaginer ce qu’il vit… Comme l’écrit magnifiquement Bossuet : « L’attention, en tout, c’est ce qui nous sauve. »

(1) L’hébertisme est une méthode d’éducation physique développée par Georges Hébert, inventeur du parcours du combattant, et pratiquée à l’école Saint-Roch.

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